Alice, Mylène Farmer et son sens
Posté par francesca7 le 12 avril 2013
Il est des chansons de Mylène Farmer dont le sens échappe à beaucoup. Alice fait sûrement partie du lot. L’histoire de cette araignée personnifiée par Mylène semble bien obscure en effet.
Voici ce que la chanteuse en dit à la journaliste Geneviève Borne, lors de l’émission « XXElle » sur Musique Plus (chaîne québécoise) : « Quand j’ai évoqué l’araignée, que j’ai eu envie d’écrire sur cette petite Alice, je pensais à la face, au visage noir de l’artiste, ce que peut ressentir l’artiste, l’autodestruction de l’artiste, donc cette envie de dire à cette araignée de s’effacer, de partir ». Une autodestruction, la face noire du plaisir d’écrire dans Eaunanisme…
Dans une autre interview du 15 novembre 1995 pour la rio belge Radio Contact, voici ce que précise encore l’artiste ; « J’ai une phobie des araignées ! (rires) Mais j’ai toujours eu en mémoire une toute petite histoire d’une petite araignée dans une cellule et qui était le seul compagnon du prisonnier – ce qui n’a rien à voir avec le thème d’Alice, mais je peux apprivoiser aussi une petite araignée ! (…) Vous savez, parfois on a des choses qui vous viennent vous ne savez pas pourquoi, et c’est vrai que quand j’ai entendu cette musique qui a cette boucle, cette répétition, j’y voyais bien la marche d’un petit animal, comme ça. Et puis après, vous ne savez pas, vous parlez de… Alice est devenue l’artiste de la représentation du mal-être de l’artiste.
Autre mystère ; qu’a bien pu vouloir dire Mylène en qualifiant son araignée de « maltèque » ?
Le néologisme peut être vu comme la contraction de « Malte » et d’ « Aztèque », mais il est impossible d’en savoir plus … Il ne peut peut-être voir là qu’une façon de faire rimer « hightek » (une sorte de néologisme également, puisqu’il faudrait écrire « high-tech »…) avec ce fameux « maltèque ». Quoi qu’il en soit, Alice apparaît comme l’amie d’une artiste « dépressive ». Une ‘amie » tout est relatif cependant, car pour Mylène cette araignée représente l’autodestruction qui empêche l’artiste de créer … L’araignée est très présente au sein de l’œuvre de la chanteuse, dans les textes (La veuve noire) mais aussi dans les clips (C’est une belle journée), et même sur la pochette du single California, où on retrouve une petite araignée sur le logo, dessinée par Mylène elle-même ; a la fin d’Alice, l’artiste s’adresse directement à son araignée : « Comme tu me manques / Comme tu me manques …. L’araignée ». Une façon de regretter l’autodestruction de tout créateur ?
issu du livre de Benoît CACHIN sorti en octobre 2012. Aux éditions Gründ. Page 97/220
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